L’écriture inclusive est-elle compatible avec le SEO?

Communication responsable

La difficile inclusivité sur internet : Google, l’écriture inclusive et le SEO

Si tu portes des valeurs de justice sociale et de respect environnemental dans ton cœur, tu essaies sans doute de mettre l’inclusivité au centre de ton entreprise. Et pour cela, tu utilises l’écriture inclusive dans les textes présents sur tes différentes pages web.

Mais, l’écriture inclusive est-elle vraiment compatible avec le SEO ? Est-ce une bonne idée de l’utiliser ou est-ce que cela risque d’amoindrir la visibilité de ton site internet ?

Découvre dans cet article la difficulté qu’il peut y avoir entre quête d’équité et vœu de visibilité. Mais promis, tu vas pouvoir mêler les deux sans faire (trop) de concessions sur tes valeurs. Ouf !

Quelques notions pour comprendre le SEO

Avant même de plonger dans cette réflexion, voici quelques définitions de base pour comprendre tout le charabia technique lié au SEO.

  • SEO ou Search Engine Optimization : aussi connu sous le doux nom français de référencement naturel, ce sont toutes les optimisations rédactionnelles et techniques qui visent à positionner un site web dans les premières positions des différentes pages des moteurs de recherche.
  • Mot-clé : c’est le mot sur lequel tu souhaites que ta page ressorte dans les résultats de la SERP (Search Engine Result Page). Ce n’est pas forcément un mot unique, le mot-clé peut se composer de plusieurs termes. C’est alors un mot-clé longue traîne. Voici quelques exemples : “chocolat sans sucres ajoutés” / “origine recette Spritz”. Mioum.
  • Intention de recherche : c’est ce que ta cible veut lire / trouver lorsqu’elle tape sa requête dans la barre de recherche. Ainsi, si elle cherche “origine recette Spritz” c’est qu’elle veut en savoir plus sur l’histoire de cette boisson italienne. Elle cherche plus qu’une simple recette avec mesures et nombre d’oranges à couper. Dans ce cas “recette Spritz” aurait suffit.

Voilà, avec ces quelques bases tu devrais pouvoir faire les choix en conscience pour mêler écriture inclusive et SEO. Continuons.

L’écriture inclusive, ce n’est pas que le point médian

Un point rapide sur l’écriture inclusive car elle va conditionner la suite de la réflexion (merci Sherlock). Il existe différentes manières d’inclure le plus de personnes possible dans ses propos et de sortir du masculin neutre. Le point médian n’est pas ton seul allié. L’important reste de chercher à ne discriminer personne.

Tu peux aussi utiliser :

  • Les termes épicènes c’est-à-dire les mots qui sont neutres, comme “clientèle”, “équipe”.
  • La déclinaison des termes avec le doublet en disant, par exemple, créateur et créatrice.
  • Le langage féminin où tout est genré au féminin, comme un pendant du masculin neutre.

Si je t’explique tout cela c’est parce qu’il faut bien comprendre ce qui est “pénalisé” par les moteurs de recherche et plus particulièrement Google.

(Spoiler alert : tout. Même si on ne peut pas vraiment parler de “pénalisation” mais plutôt d’une mise en valeur du masculin. Inconsciente, bien évidemment).

Écriture inclusive et SEO : un combo défaillant (pour l’instant)

Chercher à utiliser l’écriture inclusive sur son site, ça peut vite être périlleux si tu essaies de te positionner sur des mots-clés où se trouve un point médian, une parenthèse ou un tiret.

Mais, ce n’est pas forcément plus facile si tu tentes de gagner des positions dans les résultats de recherche sur des mots-clés “féminins”.

Je t’explique.

1 – Le masculin = la neutralité

Lors d’une recherche, si cela concerne un métier ou tout autre mot qui peut être décliné pour plus d’inclusivité, combien de personnes vont faire une recherche avec la version masculine ET féminine ?

Très peu. Voire personne.

Oui, c’est un peu déprimant dit comme ça.

Si une personne veut travailler avec un·e rédacteurice web, il y a plus de chance qu’elle cherche “rédacteur web” que “rédactrice web”. Cette masculinité vue comme étant la neutralité exclut tous les profils qui n’utilisent par cette version générique.

On a l’impression de devoir faire un choix entre la visibilité ou la justesse. Great.

Il faut bien garder en tête que le premier critère qui rend difficile l’inclusivité, c’est donc la requête tapée dans la barre de recherche. Nos recherches sont le reflet des stéréotypes de genre qui existent au quotidien.

Ainsi, Google peut proposer des alternatives aux mots-clés féminisés s’il considère que cette requête est une “erreur”. Pour continuer sur l’exemple de la rédaction web, si l’algorithme constate que la recherche majoritaire est “rédacteur web” et que tu tapes “rédactrice web”, il va tout de même te proposer des résultats genrés aux masculins car il considère que c’est, au fond, ce mot là que tu voulais taper.

Pire que ta mère, il pense savoir mieux que toi ce que tu veux. Oups.

Un profil masculin peut donc se positionner sur des termes féminisés lorsque ces derniers sont considérés comme un pas de travers. L’inverse est plus difficile. Et les profils féminins qui ressortent sur des mots-clés comme “rédacteur web” sont là car ils ont été optimisés précisément sur ces termes.

Cet exemple est parlant pour deux raisons. Premièrement, on peut voir que l’intention de recherche n’est pas celle à laquelle on peut s’attendre. Une fiche métier arrive en première position, preuve que les personnes qui font cette recherche veulent avant tout des informations sur le métier et pas forcément trouver un profil avec qui collaborer. Deuxièmement, le terme de rédactrice n’est visible nulle part. C’est bien le “rédacteur” qui prend la main.

2 – Choisir la visibilité ou la justesse des mots

Tu vois sans doute déjà où je veux en venir. Surtout si ton métier n’a pas un intitulé épicène à l’inverse des graphistes, des copywriters ou encore des architectes.

Si tu as une boutique en ligne, c’est un peu la même chose car tu vas tenter de te positionner sur des termes en rapport avec les produits que tu vends. Pas besoin de choisir entre visibilité ou justesse des mots pour toi, lucky you.

Tu aimes les chiffres ? Non ? Ça tombe bien, moi non plus.

Mais ceux que je vais te présenter montrent bien la difficulté de concilier inclusivité et SEO. Parce que toutes les personnes qui ne font pas partie du masculin neutre doivent faire un choix.

Travailler sa visibilité ou utiliser les termes exacts ? That is the question.

Oui, la différence est énorme.

C’est pour cela que ça donne envie de ressortir sur la requête “rédacteur web”. Avec environ 10 fois plus de recherches sur ce dernier, lorsque l’on a une entreprise qui dépend des visites sur son site internet pour sa croissance, ça peut vraiment faire une différence.

Voici un autre exemple si tu as envie de verser quelques larmes.

Alors que faire ?

Est-ce qu’il vaut mieux choisir le mot-clé masculin ou pas ? Pourtant, ça ne colle pas franchement à tes valeurs.

Je sais, c’est un sacré dilemme mais le plus important reste d’avoir toutes les clés en main pour faire un choix en conscience. Je te donne quelques pratiques à la fin de cet article pour réussir à ne pas mettre l’inclusivité de côté, même si tu as envie d’arriver sur le podium de Google.

3 – Le point médian détesté par les algorithmes des moteurs de recherche

Dernier point (wink wink) avant de passer aux images.

Utiliser un mot-clé avec un point médian à l’intérieur sera contre-productif pour toi. Mis à part dans les résultats des offres d’emploi, il y a très peu de résultats qui ressortent. Et puis surtout, je ne pense pas que beaucoup de personnes fassent des recherches avec des mots remplis de point médian.

Mais, l’inclusivité de tes propos peut se faire dans ton corps de texte grâce aux points médians, même s’il est conseillé de ne pas en mettre à outrance pour ne pas gêner la lecture de ton audience, mais pas seulement.

Il n’y en a d’ailleurs qu’un seul dans cet article, l’as-tu trouvé ? Sors la loupe.

Les petits robots des moteurs de recherche (principalement Google) ne les comprennent pas toujours. Cette présence de point médian (·), parfois remplacée par un point classique (.) n’est pas encore très bien comprise et hache leur lecture. Cela joue donc sur ton référencement naturel si tu en mets dans les endroits stratégiques pour ton SEO.

C’est la même chose pour l’inclusivité amenée avec des parenthèses, comme “salarié(e)”, avec des tirets “salarié-e” ou même “salarié/e” avec une barre oblique.

Aussi, les néologismes sont aussi bien compris par Google que par ton oncle récalcitrant qui scande au bout de la table qu’on ne peut plus rien dire !

Il faut tout de même garder en tête que l’utilisation de ce point médian est de plus en plus fréquente. À force de le voir, et de le lire, Google comprend que ce dernier ne hache pas le texte mais en fait partie. À voir comment cela évolue dans quelques années, mais c’est un cercle vertueux : plus il y aura des sites internet qui l’utilisent dans le corps de leur texte, plus les robots seront à même de le comprendre.

Et les images ? Lieu de sexisme et de stéréotypes de genre

Si tu es en train de lire cet article c’est sans doute parce que tu as envie de gagner en visibilité sans mettre de côté tes valeurs. C’est une très bonne chose, mais j’attire ton attention sur l’importance des images. Elles peuvent amener de la diversité dans les représentations et sortir des biais stéréotypés qui existent autour de certains mots.

As-tu déjà tapé “écolier” puis “écolière” dans une barre de recherche ? L’expérience est pour le moins…folklo.

C’est surtout la preuve que ce ne sont pas les algorithmes des moteurs de recherches qui sont sexistes en tant que tels mais les personnes qui les configurent ou qui leur donnent “à manger” avec leurs contenus.

Avant même de chercher à positionner tes images dans les résultats, elles doivent être optimisées pour le SEO.

C’est-à-dire qu’il faut :

  • Les renommer en intégrant votre mot-clé dans le titre.
  • Les compresser pour éviter que le temps de chargement soit loooong.
  • Remplir leur balise alternative lorsque l’image est essentielle à la compréhension du texte.

Ce dernier point est important, surtout en termes d’accessibilité pour les personnes malvoyantes. C’est à l’intérieur de cette balise alt que tu peux décrire en quelques mots les éléments importants et glisser ton mot-clé.

Et à force d’avoir des images différentes et inclusives, celles – clichées et sexistes – qui ressortent sur certains mots – devraient leur laisser une place.

Les bonnes pratiques pour mêler inclusivité et référencement naturel

Alors, comment faire pour avoir une écriture inclusive et répondre aux exigences SEO ?

Voici quelques conseils pour trouver le bon équilibre sans faire de concession sur l’un ou autre.

Premièrement, choisis bien le mot-clé sur lequel tu as envie de te positionner. C’est lui qui va jouer le rôle de porte-d’entrée sur ton site internet. Pas de point médian ou autre signe typographie à l’intérieur.

Ensuite, insère ce mot-clé dans les “zones chaudes” pour le SEO :

  • Dans ton titre d’article = le H1.
  • Dans ton introduction.
  • 1 fois tous les 100 mots environ, évite de suroptimiser.

Utilise un champ lexical riche, Google et votre lectorat en sont friands ! C’est dans le corps du texte que tu vas pouvoir faire preuve de plus d’inclusivité. Les algorithmes privilégient la qualité du contenu, il faut donc écrire avant tout pour les humains qui vont te lire.

Surtout, pour que ton article ramène du trafic et gagne des positions, il faut que la technique SEO soit parfaitement optimisée ! C’est grâce à cela que tu pourras faire preuve de plus de souplesse à l’intérieur du texte.

N’oublie pas : un bon texte, c’est celui où tu oses y mettre ta patte et ton expertise. Sans (trop) regarder ce que fait la concurrence. Et cela passe par une tonalité propre à ton entreprise, des idées fortes et un positionnement qui se ressent jusqu’au bout de tes écrits.

Bonne rédaction !

📌Ce super article a été rédigé par Emma Nübel – Acrobologue du web

Rédactrice web SEO, je suis avant tout Acribologue du web. J’aide les entreprises qui ont du cran à toucher une nouvelle clientèle grâce au référencement naturel, sans jamais mettre de côté leur personnalité. Je les rends aussi visibles que le texte en taille 53 du téléphone de mamie.

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