Qu’est-ce qu’un site internet éco-conçu ?

Communication responsable

On ne s’en rend pas toujours compte… Derrière ce site vitrine ou cette page d’accueil bien pensée, il y a tout un monde invisible. Le numérique pollue. Et pas qu’un peu. 🥲

Mais bonne nouvelle : il existe des manières plus conscientes, plus respectueuses de concevoir des sites internet. Non, ce n’est pas une lubie d’écolo ni un effet de mode. C’est une vraie démarche de fond, à la fois éthique, technique et stratégique.

Dans cet article co-écrit avec Milena (développeuse web éco-responsable avec qui j’ai le plaisir de collaborer 🫶), on te partage notre vision concrète de ce qu’est un site éco-conçu, pourquoi ça compte, et comment on peut faire les choses autrement (sans sacrifier l’esthétique ou l’efficacité).

Pourquoi éco-concevoir son site internet ? (et pourquoi ça ne concerne pas que les gros sites)

En France, le numérique est responsable de 4,4 % de l’empreinte carbone. C’est plus que le secteur des déchets!

On parle souvent de cloud, mais ce “nuage” est en réalité beaucoup plus palpable que ça : c’est une quantité colossale de serveurs, de câbles, d’infrastructures, de data centers qui consomment énormément d’énergie (et d’eau).

À notre échelle, un site web mal optimisé contribue directement à cette pollution numérique. Des images trop lourdes, un code fouillis, des animations non nécessaires ou un hébergement qui carbure encore aux énergies fossiles: tout ça a un coût énergétique.

Mais bonne nouvelle : nous avons la possibilité d’agir pour faire mieux 🙌.

Concrètement, c’est quoi un site éco-conçu ?

Ici, pas de greenwashing ni de poudre aux yeux.

Un site éco-conçu, c’est un site pensé pour réduire son impact environnemental dès la phase de conception, tout en étant plus agréable à utiliser pour ses visiteur·euses.

Derrière le terme d’éco-conception web, on retrouve 4 grands principes :

  • La sobriété : on garde ce qui est essentiel, on évite les fioritures énergivores.
  • La performance : temps de chargement minimum, navigation fluide, expérience utilisateur améliorée.
  • L’accessibilité : pour que tout le monde puisse naviguer, quelles que soient ses capacités.
  • La durabilité : un site qui évolue avec ton activité sans devoir tout retaper au bout de deux ans.

C’est mieux pour l’environnement, mais aussi pour ton audience (qui aura un site plus rapide et plus agréable à utiliser). Et pour ton SEO (Google adore les sites rapides et bien structurés).

Et en bonus : c’est souvent moins coûteux à long terme, car on évite la dette technique et les refontes à répétition. 👌

Site internet Déborah Thebault

L’éco-conception côté web design

Concrètement, l’éco-conception côté design graphique, c’est penser des maquettes visuelles qui restent légères en terme de poids, lisibles et alignées avec les bonnes pratiques d’accessibilité.

L’objectif : ne pas surcharger inutilement, tout en gardant une identité forte, cohérente et agréable à parcourir pour te mettre en valeur dans ton secteur et auprès de ton audience cible.

On travaille alors sur une structure stratégique. Chaque élément présent dans la maquette doit avoir une fonction : informer, guider, rassurer, ou valoriser un contenu.

On évite aussi les effets visuels superflus (comme les animations, les textures très chargées ou les éléments trop décoratifs) qui alourdiraient l’ensemble, à la fois visuellement et techniquement.

Cela ne veut pas dire renoncer à la créativité, mais créer de manière plus stratégique, plus sobre, plus efficace. 🤗

Les images jouent aussi un rôle clé dans l’empreinte d’un site. Côté design, on privilégie autant que possible les visuels vectoriels (SVG), beaucoup plus légers. Pour les photos, c’est le format WebP qui est préférable.

Les couleurs sont choisies avec soin pour garantir un bon contraste, notamment entre les textes et les fonds. L’accessibilité fait partie intégrante de la démarche : ce n’est pas un bonus, c’est un standard. Mais ça, on le voit dès la conception de ton identité visuelle éco-responsable. 😉

Enfin, côté typographies, on privilégie des polices web standards ou bien optimisées, et j’en limite le nombre (une ou deux maximum). Cela évite de surcharger le site, tout en renforçant l’identité visuelle par la constance.

L’éco-conception côté développement web

Côté développement, on entre dans le cœur technique du site. Et ici aussi, l’éco-conception a toute sa place.

Écoconcevoir un site, c’est réfléchir à l’ensemble de son cycle de vie pour en limiter les impacts socio-environnementaux, tout en répondant aux besoins du projet. On cherche l’équilibre entre sobriété, performance et efficacité. Pas question de faire une chaise tellement éco-conçue qu’on ne peut pas s’asseoir dessus. 😉

On commence par faire le tri. Quelles sont les fonctionnalités vraiment essentielles ? Celles qui servent concrètement les objectifs du site, et uniquement celles-là.

Pas besoin que ton site fasse aussi yaourtière. Envie, certainement ! Besoin, pas vraiment. 😄

On applique une sobriété fonctionnelle : chaque plugin, chaque fonctionnalité est choisie avec soin. Pas de gadgets inutiles ni d’usines à gaz. Et tout ce qui ne sert pas est désactivé.

À partir de ce socle, on sélectionne les outils techniques les plus adaptés au projet. Par exemple, si tu dois pouvoir gérer ton site en autonomie, WordPress reste une très bonne option : c’est robuste, accessible, et son interface est facile à prendre en main.

Côté hébergement, on se dirige vers un hébergeur vert qui tourne avec des énergies renouvelables, comme Infomaniak. L’hébergement représente environ 10 à 20 % de l’empreinte carbone d’un site web, dans la plupart des cas de sites non optimisés en éco-conception. C’est un levier important!

L’intégration du contenu suit la même logique de sobriété. On évite les mises en page trop complexes, avec des blocs imbriqués à l’infini (coucou les constructeurs de pages qui mettent des boîtes dans des boîtes dans des boîtes 👋). Chaque élément doit avoir une vraie utilité. Moins de fioritures, plus d’efficacité, pour la planète, mais aussi pour les personnes qui visitent ton site.

Et évidemment, on soigne l’optimisation des images et des médias : formats légers, dimensions adaptées, compression… tout ce qu’il faut pour alléger le chargement sans perdre en qualité.

Une fois le site en place, on l’optimise au maximum :

  • on nettoie le code (exit le code inutile),
  • on le minifie et on le combine,
  • on met en place le chargement différé (lazyload) des images et scripts pour ne charger que ce qui est nécessaire, au moment où c’est utile,
  • on limite le nombre de révisions enregistrées pour ne pas surcharger la base de données.

Le résultat ? Un site plus rapide, plus léger, plus sobre.

Et parce qu’un site durable, c’est aussi un site bien entretenu, on te forme à sa prise en main et à sa maintenance.

Un site régulièrement mis à jour, c’est un site plus sécurisé, qui consomme moins de ressources, et qui offre une meilleure expérience utilisateur. En bonus : ça plaît aux moteurs de recherche. Bref, un vrai cercle vertueux.

Comment mesurer l’éco-conception de ton site internet ?

Certaines personnes peuvent avoir un doute légitime : comment savoir si un site est vraiment éco-conçu… Ou si c’est juste encore un bel argument marketing ?

Et elles ont raison : on parle beaucoup de greenwashing, et c’est justement pour ça qu’il est important d’avoir des outils concrets, qui permettent de mesurer l’impact réel d’un site, sans se baser uniquement sur des promesses.

Ces outils ne remplacent pas une démarche de fond (penser sobrement dès la conception reste le cœur du sujet). Mais ils permettent de poser un diagnostic, d’objectiver les choses, et d’identifier des pistes d’amélioration très concrètes.

Parmi eux, EcoIndex est l’un des plus connus : il donne une note de A à G en fonction du poids de la page, du nombre de requêtes, et de la complexité du site. Très utile pour évaluer la “santé environnementale” d’une page web.

Dans un esprit plus pédagogique, Website Carbon Calculator permet de visualiser les émissions de CO₂ générées par un site, avec des comparaisons très parlantes : “votre site est plus propre que X % du web”, par exemple. Pratique pour se situer et commencer à sensibiliser son audience.

GreenIT Analysis (extension navigateur) va plus loin dans l’analyse technique, tout comme les outils plus généralistes comme Lighthouse ou PageSpeed Insights, qui, même s’ils ne sont pas centrés uniquement sur l’éco-conception, permettent d’optimiser performance, accessibilité et structure… et donc de réduire indirectement l’empreinte du site.

Le plus important à retenir, c’est que ces outils ne sont pas là pour juger, mais pour aider à progresser. Un site n’a pas besoin d’être parfait du jour au lendemain. Mais plus on a de visibilité sur son fonctionnement, plus il devient facile de faire les bons choix pour la suite.

Mythe vs. réalité : un site éco-conçu est-il moins esthétique ou performant ?

Ici aussi, la question est légitime. Est-ce qu’un site éco-conçu est forcément fade ? Minimaliste à l’extrême ? Pas très engageant visuellement ? Spoiler : pas du tout !

Ce mythe vient du fait qu’on associe parfois “sobriété” à “austérité”. Mais dans les faits, l’éco-conception, en identité visuelle comme en site internet, ne cherche pas à tout lisser ni à bannir la créativité. Elle invite juste à faire des choix plus conscients. Et quand c’est bien fait, ça donne des résultats hyper esthétiques, impactants et plus éthiques.

Un site éco-conçu peut être beau, immersif et inspirant. Ce qui change, c’est qu’on va privilégier des visuels légers, limiter les animations, opter pour une navigation plus fluide.

Côté performance, c’est même un avantage : un site allégé en poids se charge plus vite, offre une meilleure expérience sur mobile, et est mieux référencé par Google. C’est gagnant-gagnant !

Et si tu veux des exemples concrets, tu peux aller jeter un œil aux sites : Déborah Thebault, VF2A, Pigment des bois, Anelym, Laetitia Rodriguez, Lara Bailly, We Act 4 Earth, Grenoble Alpes Métropole, Emploa.

Ils montrent très bien qu’on peut concilier harmonie visuelle, expérience fluide et démarche responsable.

En résumé : oui, on peut avoir un site beau, rapide, aligné… et éco-conçu. Il suffit de penser stratégie + intention + éthique, dès le départ.

Créatrice de sites internet éthiques et écoresponsables, j’accompagne les entrepreneuses à impact positif et les associations à construire une présence en ligne qui leur ressemble. Chaque projet est une rencontre : j’écoute, je conseille et je crée des sites accessibles et alignés avec vos valeurs écologiques et sociales, pour vous offrir autonomie et sérénité.


📌 Cet article a été écrit par Lucie Colin & Milena Gatelier

Lucie est graphiste brand designer éco-responsable depuis 2019. Elle allie stratégie, créativité & éco-conception pour mettre en lumière les indépendant·es engagé·es avec une identité visuelle & des supports de communication éthiques.

Milena est créatrice de sites internet éthiques et écoresponsables. Elle accompagne les entrepreneuses à impact positif et les associations à construire une présence en ligne qui leur ressemble.

· Quiz gratuit

Découvre la vibe
de ton image de marque

 

Sais-tu vraiment si ton identité visuelle renvoie le bon message ?

En moins de 10 min, découvre comment affirmer ton message, affiner ton image et/ou préparer un (re)branding stratégique.🌷

 

Quiz · tableau d’inspirations · vidéo explicative

Dans la même catégorie