Entreprendre quand on est anxieuse, c’est vraiment possible ?
En 2019, je me lance à mon compte dans un concours de circonstance. Jusque là, l’entrepreneuriat n’a jamais été une évidence pour moi. Depuis un bon moment, j’ai un petit passager clandestin dans ma valise de jeune diplômée : un trouble anxieux généralisé. Pas le stress passager d’un examen, non. Plutôt le genre d’anxiété qui te déclenche une crise d’angoisse à la moindre contrariété ou changement d’habitude. Alors je me demande comment je vais faire, je n’ai aucun modèle, personne ne parle de ça, à l’époque.
Plus de 6 ans après, ce passager est toujours là. Mais aujourd’hui, il est assis à l’arrière, tranquille, pendant que je navigue. ⛵️
Cet article, c’est mon retour d’expérience pour te dire : oui, c’est possible d’entreprendre, même quand on est anxieuse. Et non, tu n’es pas seule. 🌸
L’anxiété ne disparaît pas en devenant sa propre patronne
Quand je me suis lancée, je vivais un peu avec cette ambivalence : le soulagement de n’avoir (presque) aucune contrainte, et l’angoisse d’avoir trop de libertés. C’est un peu le jeu de l’entrepreneuriat. 🤭
Fini le stress de hiérarchie, les horaires rigides, les collègues subis… Mais bonjour l’incertitude. Et quand on est anxieuse, l’incertitude, c’est tout ce qu’on déteste 🥲.
Pas de patron, pas de collègues toxiques ? Oui. Mais un cerveau qui tourne en boucle sur “Et si ça ne marchait pas ?”, “Est-ce que j’ai bien fait de dire ça ?”, “Est-ce que j’ai bien assez bossé aujourd’hui ?”, “Et si je faisais tout ça pour rien ?”
Dans les premières années, j’ai beaucoup confondu liberté et culpabilité.
Liberté de choisir mes horaires… donc culpabilité de ne pas travailler de 9h à 18h.
Liberté de créer mes offres… donc peur qu’elles ne plaisent à personne.
Liberté de refuser un projet… donc questionnement sur “est-ce que je suis assez légitime pour refuser ?”
Et puis, tout ça se rajoute à une pression latente : il faut être visible, il faut vendre, il faut innover, il faut être présente. Tout en gardant un mental solide, une créativité sans faille et un équilibre de vie sain.
Ce que j’ai appris avec le temps, c’est que oui : on peut être anxieuse et entrepreneure. J’en ai plein d’exemples autour de moi. Mais qu’il faut créer un cadre qui nous apaise. Une activité qui prend soin de nous, au lieu de nous cramer.

Entreprendre avec de l’anxiété : ce que j’ai appris sur moi
J’ai longtemps pensé que mon anxiété était un problème à résoudre. Un défaut à camoufler. Un truc pas très compatible avec l’image qu’on se fait de la “vraie entrepreneure” : celle qui trace, qui décide vite, qui ose, qui s’expose. L’entrepreneure ambitieuse & inspirante.
Mais petit à petit, j’ai compris que cette partie de moi devait faire partie de mon approche de mon entrepreneuriat. Et qu’au lieu de la subir ou de lutter contre, je pouvais peut-être apprendre à cohabiter avec elle.
L’anxiété a mis en lumière des choses que je n’avais jamais vraiment prises le temps de regarder en face.
Elle m’a forcée à ralentir quand je m’obstinais à avancer coûte que coûte.
Elle m’a rappelé que je n’étais pas faite pour les rythmes effrénés ni les injonctions marketing à base de “plus, plus, plus”.
Elle m’a montré que mes doutes, mes remises en question, n’étaient pas des failles… mais des indications sur ce que je voulais vraiment.
C’est comme ça que je me suis dirigée, au fil des années, vers une approche plus douce. Moins tournée vers la performance, mais plus vers le bien-être. J’ai découvert le slowpreneuriat : ce choix d’un entrepreneuriat plus doux, plus aligné, plus respectueux de mon rythme intérieur et de mes valeurs.
Et même si parfois je maudis encore mon cerveau en surchauffe (🤯), je dois bien lui reconnaître un truc : il m’a poussée à construire une activité à mon image. Pas une activité parfaite, pas toujours rentable, pas toujours fluide. Mais un espace de travail où je peux respirer et être moi même. Où je peux dire non. Où je peux être pleinement moi, sans avoir à me tordre dans tous les sens pour rentrer dans un moule.
Ça ne m’a pas rendue moins anxieuse.
Mais ça m’a rendue plus libre !
Entreprendre avec l’anxiété, c’est apprendre à créer ses propres règles
Petit à petit, j’ai compris que je ne pourrais pas fonctionner comme tout le monde. Et qu’en fait, ce n’était pas un problème.
Ce n’est pas tant l’anxiété qui me pose problème (même si je m’en passerai bien).
C’est surtout de vouloir faire comme si elle n’existait pas. De vouloir rentrer dans un modèle d’entrepreneuriat “idéal”, ultra-performant, toujours au taquet… alors que mon corps me murmure autre chose.
Alors j’ai appris à créer mes propres règles.
À questionner tout ce que j’avais intégré & vu depuis mes débuts chez les autres : le rythme à suivre, la présence à avoir en ligne, la manière de vendre, de communiquer, de gérer mon planning.
Et à me demander : est-ce que je peux faire autrement ? D’une façon qui me ressemble plus ?
C’est dans cette démarche qu’est né mon slowpreneuriat. Un besoin vital de ralentir pour rester fidèle à moi-même, à mes valeurs, à mon rythme.
Créer mon propre cadre m’a permis d’apaiser grandement mon anxiété.
Quand je sens que je m’agite dans tous les sens, que j’ai du mal à m’arrêter, que je doute de tout… je sais que c’est un indicateur à ralentir, prendre le temps, m’apaiser. Et plutôt que de lutter contre, j’essaie d’ajuster : alléger ma charge, m’autoriser des temps off, remettre mon attention sur ce qui compte vraiment.
Je ne dis pas que c’est simple tous les jours, ça ne l’est pas. J’ai compris que ma sensibilité, mon tempérament d’entrepreneure anxieuse, n’étaient pas un frein à une activité stable, pérenne et épanouissante. J’entreprends avec un trouble de l’anxiété, mais la plupart du temps, je me sens bien !

Les process qui apaisent mon anxiété dans mon activité (et me permettent d’avoir la tête un peu plus tranquille)
Avec le temps, j’ai compris un truc : mon anxiété déteste le flou. L’imprévu, le “on verra”, le brouillard mental, les décisions de dernière minute… c’est non 🫠. J’ai donc appris à construire un cadre et des process clairs sur lesquels je peux m’appuyer.
Ça passe par des petites choses, toutes simples mais précieuses pour moi.
1️⃣ Le lundi matin, je me fais un check hebdo pour me remettre dans le bain. Je regarde mes projets en cours, je liste ce qui est vraiment prioritaire (pas ce que mon cerveau panique aimerait me faire croire), je planifie mes blocs de temps dans mon agenda. Je regarde les personnes que je dois recontacter, je réponds à mes mails. Une petite routine qui me permet de poser les choses à plat et de savoir où je vais.
2️⃣ Quand je démarre un projet cliente, je déroule toujours le même process. J’essaie d’automatisé un maximum de choses pour alléger ma charge mentale et soulager mon temps de travail. Fini les oublis. 🌞
3️⃣ J’ai aussi un suivi client & prospect très simple sur Notion. Juste de quoi visualiser chaque projet et les échange avec chaque contact, et ne pas me réveiller à 3h du matin en mode “mince, j’ai répondu à ce mail ou pas ?”.
4️⃣ Et puis surtout, j’ai appris à me bloquer des temps vides dans mon planning. Des vraies pauses. Des temps off sans culpabilité.
Je crois que c’est ça qui m’aide à vivre une activité assez sereine aujourd’hui : des routines, des outils, des automatisations, des process bien rodés qui me libèrent l’esprit.
On peut être anxieuse ET entreprendre de façon durable & avec joie
Avec le temps, j’ai découvert qu’on pouvait construire un quotidien pro où les deux coexistent.
Où l’anxiété n’est pas mise sous le tapis, mais écoutée. Où les victoires ne sont pas explosives ou spectaculaires, mais douces, stables, et ancrées dans les petits moments : une cliente qui me dit qu’elle se sent enfin alignée avec son image, une matinée concentrée sans interruptions, un “non” sans culpabilité.
Est-ce que j’ai tout réglé ? Absolument pas. Est-ce que je check encore mes mails trois fois pour être sûre ? Absolument oui. 🤭
Ce n’est pas un équilibre parfait. Il y a des jours plus flous, des périodes de creux, des remises en question qui tournent un peu en boucle.
Mais ce que j’ai appris, c’est que quand on accepte de créer son cadre, de ralentir, d’adapter, de choisir ce qui nous ressource… l’entrepreneuriat peut devenir un terrain fertile pour cultiver une joie simple, vraie, et durable.
Et ça, ça n’a pas de prix. 🌞
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