Choisir une imprimerie éco-responsable pour sa communication, c’est déjà une très bonne chose. Mais dans l’éco-conception de la communication imprimée, la conception graphique a elle aussi une forte incidence.
Dans cet article, je te résume l’essentiel à savoir pour éco-concevoir tes futurs supports de communication imprimés.
L’éco-conception graphique : la première étape pour imprimer de façon éco-responsable
Le graphisme éco-responsable en quelques mots
En communication imprimée, le choix du papier, les encres et les formats ne sont pas les seuls paramètres qui influencent l’impact écologique. La création graphique est en réalité la première chose à optimiser pour imprimer de façon éco-responsable. ☝️
Le graphisme éco-responsable consiste à créer des compositions visuelles raisonnées de sorte à limiter l’impact environnemental de la communication, dès sa conception (pour la partie écologique, à laquelle s’ajoute la partie sociale).
Une entreprise dont l’identité visuelle est éco-conçue aura donc un impact environnemental moindre à travers ses supports de communication imprimés. Il s’agit en réalité d’un ensemble de principes, appliqués de façon raisonnée selon les contraintes et caractéristiques de chaque projet de communication. En bref, il n’y a pas de recette magique. 🧙
Les bonnes pratiques d’éco-conception pour limiter l’impact environnemental de ta communication imprimée
Il n’existe pas de solution standard toute faite pour déployer des supports de communication imprimés éco-responsables. Chaque projet est différent et a des contraintes qui lui sont propres : durée de vie, besoin de résistance, lisibilité, etc. Aussi, aucun projet ne pourra avoir un impact nul. Il convient donc de faire au mieux, ou en tout cas, le moins pire ! 🌱✨
Voici quelques bonnes pratiques générales à appliquer, avant même de se pencher sur le choix de ton imprimerie engagée :
- Opter pour un format standard qui limite les chutes de papier (A4, A5, A6, etc) ;
- Choisir une couleur dite éco-conçue pour les grandes surfaces imprimées : c’est-à-dire une couleur dont le taux d’encrage ne dépasse pas 100% ;
- Favoriser des grandes zones blanches dans ta création graphique qui ne seront pas imprimées et qui permettront de profiter de la teinte et/ou de la texture du papier vierge ;
- Opter pour une composition épurée, une typographie plus étroite et un interlignage réduit (espace entre les lignes) sans perdre en lisibilité afin d’optimiser l’utilisation du papier et la quantité d’encre ;
- Définir un nombre d’exemplaires cohérent et réaliste vis-à-vis de tes besoins pour éviter la surcommunication.
Ces astuces sont à portée de tous·tes et sont gratuites (et permettent même d’économiser de l’argent). Aucune raison donc de s’en passer. 🤓

Les techniques d’impression à privilégier dans une logique d’éco-conception
Si des pratiques de conception graphique sont à favoriser, des techniques d’impression sont aussi à éviter ou limiter pour éco-concevoir sa communication imprimée. Et cela se décide souvent lors de la conception graphique, en fonction du rendu final souhaité.
Certaines finitions (souvent dans les produits haut-de-gamme), sont gourmandes en eau, en énergie, génératrices de déchets supplémentaires et nécessitent l’usage de solvants.
Par exemple, choisir un papier recyclé et y ajouter un pelliculage ou un vernis UV en finition est un non sens écologique, le pelliculage polypropylène n’étant pas recyclable.
Ainsi, pour limiter l’impact environnemental de la conception & favoriser un recyclage le plus simple possible (c’est à dire limitant l’énergie, l’eau & l’usage de solvants) il est conseillé de privilégier :
- Une impression en couleur quadrichromie : c’est-à-dire en CMJN. Utiliser un ton direct (comme un Pantone) demande un rouleau supplémentaire dans l’imprimante, donc un nettoyage de machine en profondeur de façon plus fréquente. Ce qui implique l’utilisation de beaucoup d’énergie, d’eau et de solvants (hydrocarbures, éthers, alcools, cétones…). 🧪
- Des supports non pelliculés : qui permettent un bon recyclage du papier contrairement aux pelliculages mats, mat soft touch ou brillant qui le rendent difficile voire impossible. Pour remplacer un pelliculage nécessaire, mieux vaut privilégier un film cellulose, à base fécule ou un vernis machine.
- Les formats standards : c’est bien cool de se différencier avec des formats originaux, mais en éco-conception, on essaie d’optimiser les surfaces. Les formats spéciaux génèrent beaucoup de chutes de matériau, qui nécessiteront un recyclage prématuré. 🗑️🙁 (dont le cycle de vie sera nul avant recyclage.)
On évitera les finitions complexes comme la dorure à chaud, les vernis sélectifs ou l’embossage sur des petites quantités (<500ex). Ces techniques demandent des passages de machines supplémentaires et une plaque sur-mesure (sur laquelle sera gravé le visuel pour marquer la dorure ou créer l’embossage).
→ Si une dorure est vraiment indispensable, mieux vaut privilégier la dorure numérique.
Comme dirait notre cher Mies Van der Rohe : less is more !

L’éco-conception graphique est loin d’être une tare. Souvent, c’est l’occasion de challenger sa créativité, en concevant des supports de communication imprimés qui se démarquent, sans fioriture ! Il n’y à qu’à jeter un oeil à mes réalisations. 🌷